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CONFITOU
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vrai petit Saxon, comme tu le disais ! Sûrement non ! Je le sais bien !…

— Il y a longtemps que tu sais ça ?…

— Écoute, je vais te dire la vérité ; je le savais avant toutes vos méchancetés, mais je ne le disais pas, parce que j’avais peur au fond, de faire de la peine à maman… Mais, tiens ! je le sais bien, mais bien, là depuis le jour où je me suis mis à rougir en me promenant dans la ville entre toi et le cousin Fritz ! J’étais rouge ! j’étais rouge !… et je voulais rentrer à la maison. Pourquoi donc que j’étais rouge ? C’était comme ça, parce que j’avais honte de me faire voir à mes camarades entre deux officiers allemands. Il n’y a pas d’erreur ! Pourquoi ? Parce que je suis Français, c’est sûr !… Si j’avais été Allemand, je n’y aurais pas songé, c’est encore sûr !…

L’oncle Moritz n’écoutait plus Confitou, qui, en courant, continuait son discours pour lui-même. L’officier l’avait même lâché pour atteindre plus tôt ! extrémité de la venelle et monter sur une butte d’où il pensait découvrir la rivière et enfin le Pigeonnier Brillois. Il ne vit rien de ce qu’il cherchait et fut tout étonné de se trouver dans un coin de la banlieue qu’il ne connaissait pas.