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CONFITOU

les as jamais beaucoup aimés, les Welches ! Tu es un vrai petit Saxon, toi, Confitou !

— Ça, ça n’est pas vrai, déclara tout de suite Confitou, Ce qui est vrai, c’est que je vous ai bien aimés ; mais, ce qui est vrai aussi, c’est que je ne vous aime plus !

— Depuis la guerre ?

— Non, depuis que vous avez été si méchants !

— Enfin ! y sommes-nous bientôt à ton Pigeonnier ?

— En tournant à droite, on tombe dessus !…

— Allons, cours encore un peu ! reprit l’oncle ne te fais pas traîner comme ça !… Alors, moi non plus, tu ne m’aimes plus ?

— Ah ! non alors, depuis que je t’ai vu faire tirer tes soldats sur ce pauvre Louis ! je ne vous aime plus ! Je ne vous aime plus ! Vous êtes tous des méchants ! Et tiens, le cousin, docteur de la Bibliothèque, qui est venu mourir à la maison, eh bien ! pendant que maman pleurait, moi j’étais bien content qu’il soit mort !

— Parce que ?

— Parce que c’est comme ça ! Parce que c’est un Allemand et que, moi, je suis un Français !… un vrai petit Français et non pas un