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CONFITOU
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côté du pont, et le crépitement des feux de mousqueterie suivait toute la courbe de la rivière.

Cependant Confitou ne tremblait pas.

Il paraissait seulement un peu essoufflé et plus haletant que ne le comportait, en somme, une course encore brève.

De temps en temps, il tirait son oncle par la main, le faisait entrer dans une ruelle déserte, dans quelque venelle solitaire, en disant :

« Par ici !… Par ici !… »

— C’est encore loin, ton Pigeonnier Brillois ? finit par demander l’oncle Moritz.

— Non ! ça n’est plus bien loin ! Mais tu verras : de là, on a une belle vue ! On voit tout ce qui se passe de l’autre côté de la rivière. C’est un vrai pigeonnier pour un général !

— Mais enfin, y sommes-nous bientôt ?

— Oui, dans une petite minute… — Tu as entendu ce qu’a dit ta mère, Confitou ? et tu es assez grand pour comprendre que nous n’avons pas une minute à perdre !

— Oui, oui, fit Confitou, de plus en plus essoufflé… je crois bien que vous êtes fichus !

— C’est les Welches qui sont fichus si nous arrivons vite ! reprit l’oncle. Au fond tu ne