Page:Leroux - Confitou.djvu/273

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CONFITOU
263

de s’enfouir avec quelques soldats dans une cave ! mais des turcos les y avaient rejoints et avaient piqué les hommes, à la baïonnette, contre les murs comme des mouches !…

— Les bandits !… Mais Moritz ?…

Moritz avait été à peu près seul à échapper au piquage, en se jetant dans la rivière. Freda pouvait se tranquilliser. Fritz savait que Moritz avait rejoint à Saint-Rémy l’oberstleutnant. Elle ne tarderait certainement pas à le voir arriver, car Moritz ainsi que Fritz avaient déposé chez Freda des objets rencontrés en France, auxquels ils tenaient beaucoup et qu’ils étaient bien décidés à ne point abandonner dans leur retraite. Ainsi déterminait-il, pour lui-même, naïvement, le but de sa visite qui était moins de prendre congé de la charmante maîtresse de maison que de ne point laisser se perdre son butin de voleur. En d’autres temps, Freda qui s’était faite avec application aux bonnes manières françaises, eût savouré la nuance ; mais, en ce jour, elle n’eut point à l’apprécier, ne s’en apercevant même pas. Sa pensée, en quelques minutes, perdait la qualité laborieusement acquise et dont elle l’avait soigneusement vernie. Tel un riche placage qui se détache sous le coup d’un choc