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CONFITOU
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soldats de plomb et ceux-ci étaient français… Les uns et les autres étaient à peu près en forces égales…

La bataille était certainement dans son plein, car, des deux côtés, il y avait des morts… beaucoup de morts…

Au premier coup d’œil, il était bien difficile de savoir qui en avait tué le plus, des Français ou des Allemands.

Raucoux-Desmares, le cœur haletant, les jambes brisées par une émotion souveraine, approcha une chaise, s’assit et resta penché longtemps sur cette guerre de Lilliput.

Il comptait… Ici, au coin du gasthaus aux volets verts, un groupe de sept grenadiers de la garde avait été fauché… là, près du bahnhof, une douzaine de Boches gisaient pêle-mêle, les pattes de bois en l’air… ; il respira…

Malheureusement, un peu plus loin, il découvrit seize soldats de plomb, seize exactement qui avaient dû essuyer un véritable feu de barrage… ces seize-là, avec les huit morts en plomb de la place de la Mairie, faisaient déjà à eux seuls vingt-quatre… vingt-quatre Français morts contre dix-neuf Allemands…

Heureusement, place de l’Église, autour d’un canon de fer qui était aussi grand que la