moment, que de fusiller des otages, heureusement !…
Raucoux-Desmares pleurait comme un enfant. Et il y avait dans ses larmes une joie infinie et un désespoir sans bornes.
— Courons à l’hôtel de ville ! dit-il. J’ai juré de mourir avec eux !
— Et moi, je mourrai avec toi ! J’aime mieux ça ! fit-elle.
La place de l’Hôtel de Ville était déserte. Ils coururent à la prison qui se trouvait à deux pas de là, et où l’on avait enfermé les otages. Le poste allemand leur ordonna de passer au large ; mais ils furent alors rejoints par Mme Clamart et Mme Lançon qui leur apprirent que les otages étaient toujours là ! Rien encore n’était perdu… Le professeur espéra… Il espéra l’impossible…
Tout à coup, dans le moment qu’il se débattait au milieu des voiles noirs des deux pauvres femmes qui déliraient de terreur, ils aperçurent une demi-douzaine de uhlans qui les chargeaient à fond. Ils n’eurent que le temps de se jeter dans les ruelles adjacentes. Raucoux-Desmares et sa femme se trouvèrent séparés de Mme Clamart et de Mme Lançon qui, peut-être, avaient été foulées par les pieds des chevaux…