Page:Leroux - Confitou.djvu/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CONFITOU
251

n’avait pas changé !… Rien n’était changé dans ce visage adoré. Il était toujours à lui !

— Tu me regardes comme un fou, finit-elle par lui dire…

— Je t’ai cru perdue !…

— Je l’aurais plutôt étouffé de mes mains ! fit-elle. Ah ! le misérable !…

— Mais enfin, qu’est-ce qu’il t’a dit ?… qu’est-ce qu’il t’a dit ?… implora Raucoux-Desmares. Mon Dieu ! tu as du sang à la joue ! ton oreille saigne ! C’est lui qui t’a fait ça ?…

Alors, d’un trait, elle lui dit tout ce qui s’était passé.

Au moment où on l’avait fait entrer dans le bureau de von Bohn, on l’avait séparée de Confitou. Elle s’était trouvée seule avec l’oberstleutnant. Von Bohn s’était levé, l’avait fait asseoir dans un fauteuil, très près de sa chaise. Tout de suite, elle s’était plainte de ce qu’on lui avait enlevé Confitou. Il avait répondu qu’elle retrouverait l’enfant à la sortie, car on ne le lui mangerait pas !… Il avait ri grossièrement ; il lui avait fait des compliments grossiers, et avait voulu lui entourer la taille. Elle l’avait repoussé. Il s’était alors déclaré son esclave, et lui avait baisé humblement la main… « Je lui dis que j’étais