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CONFITOU

Mais, dans le même moment, von Bohn lui-même apparut, suivi de deux officiers. Tous trois criaient et gesticulaient. Raucoux-Desmares se précipita vers lui :

— Ma femme ? Qu’avez-vous fait de ma femme ?

L’officier s’arrêta une seconde en face de cette figure pleine de douleur et de haine, haussa les épaules et dit en ricanant :

— Fous la drouverez tans mon pureau !

On put croire que Raucoux-Desmares allait se jeter à la gorge de von Bohn, mais l’officier avait continué sa marche hâtive, et le professeur, obéissant à l’impulsion de Confitou, courait au bureau. Il n’y avait plus de sentinelle dans le couloir, plus de planton devant la porte. Et cette porte était légèrement entr’ouverte. Il n’y avait qu’à la pousser pour savoir ce qui était derrière. Raucoux-Desmares s’arrêta, tremblant sur ses jambes. Il ne voulut point que Confitou le suivît. Enfin, il poussa la porte et entra, défaillant. Assise sur une chaise, devant le bureau, les coudes sur la table, la tête dans les mains, se tenait Freda.

Au bruit que fit Raucoux-Desmares, en entrant, Freda leva la tête. Alors le professeur la regarda avec une ardeur inlassable. Elle