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CONFITOU
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En pénétrant dans la cour, il fut presque renversé par une petite troupe de soldats qui en sortait avec précipitation. Il régnait là, du reste, comme le jour de l’exécution de Louis, un grand tumulte et beaucoup de confusion. Des sous-officiers couraient en jetant des ordres sauvages. Le professeur aperçut, sous une porte, les ombres noires de Mme Lançon et de Mme Clamart. Elles étaient tellement affolées et tremblantes qu’elles purent à peine répondre à ses questions.

— Où est Freda ?… Où est Freda ?…

Elles ne savaient pas !… Elles ne savaient rien !… Elles ne comprenaient rien non plus à ce qui se passait depuis un moment, depuis qu’un cavalier était accouru, porteur d’un ordre qui semblait avoir tout bouleversé dans l’abbaye.

Du reste, on ne leur avait pas permis d’aller plus loin ; Freda seule avait pu passer avec Confitou, et puis Confitou était revenu dans les bras d’un feldwebel qui le tenait de force et auquel il donnait des coups.

— Viens, papa !… Maman est par ici !…

C’était encore Confitou qui venait de rejoindre son père et qui l’entraînait maintenant vers l’escalier conduisant au bureau de von Bohn…