Page:Leroux - Confitou.djvu/252

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XXIII


Ainsi sa femme pouvait venir et l’on ne lui dirait peut-être pas « non », à elle ! Voilà ce qu’il venait de lire dans les yeux du brigand. En somme, si Mme Raucoux-Desmares consentait à être aimable avec von Bohn, un grand malheur pouvait être évité. Il s’agissait, d’une part, d’une demi-douzaine de vies humaines, et, d’autre part, de l’honneur d’une femme. Raucoux-Desmares arriva comme ivre chez lui. Nous savons qu’il adorait sa femme. Il dit à Freda ce qui venait de se passer. Seulement il parlait comme dans un rêve ; et dans ses yeux passaient des lueurs de folie.

— Tu aurais dû ne pas me parler de ça ! dit Freda. Pourquoi m’en as-tu parlé ?… Tu sais pourtant bien ce qu’il a voulu dire ! Tu n’as pas le droit de conserver un doute là-dessus depuis que je t’ai fait part de sa proposition infâme lors de l’exécution du fils de Valentine… Je n’ai plus rien à faire avec ce misérable !