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CONFITOU

L’oberstleutnant le fit entrer dans son cabinet et l’écouta parler. Il lui offrit une cigarette. Raucoux-Desmares refusa. Von Bohn alluma la sienne et dit :

— Ce n’est bas barce qu’un gamin a diré sur moi avec un bistolet de deux sous que l’on va visiller le maire, le curé et les otages, c’est barce qu’un habitant a tonné un coup te hache dans la tête à un te mes prafes soldats. Gombrenez bien. Nous ne sommes pas des barbares. Et vous avez vu que nous temantions à être tout à fait chentils. Ça n’est pas te ma faute, ni te la fôtre, je m’embresse te le dire, si nous avons affaire à tes assassins !… Voilà un brafe soldat qui a reçu l’ordre de brûler la maison. L’homme lui tonne un coup te hache sur la tête ! Ça n’est pas juste ! Cette ville est bleine de haine pour nous ! Quand nous aurons visillé les otages, elle gombrendra, peut-être, qu’il faut nous laisser tranquilles !

— Vous ne ferez pas ça !… ça n’est pas possible que pour une histoire pareille…

— Une histoire bareille ! vous êtes bon, vous ! mettez-vous à la blace te la tête te mon prafe soldat !… Ils seront visillés !…

— Si c’est votre dernier mot, herr oberst-