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CONFITOU

bâtisse importante était devenue un petit tas de ruines fumantes.

Raucoux-Desmares avait mis la main sur l’épaule de « l’amant de la musique ».

— J’espère bien ! lui dit-il, que vous allez brûler ma maison !

L’autre eut un ricanement.

— Non ! Non ! On ne touche pas à la maison du célèbre professeur Raucoux-Desmares !

Et il en était partout ainsi. On frappait tout le monde, mais on l’épargnait, lui et les siens. Quand on avait emprisonné les otages, c’est-à-dire : le maire Clamart, les deux adjoints, trois conseillers municipaux, le curé, un notaire et le propriétaire des « Nouvelles Galeries », M. Lançon, Raucoux-Desmares avait réclamé l’honneur de partager leur sort. On lui avait répondu que, n’étant rien dans l’administration de la ville, il ne devait être tenu responsable de rien !

Cette clémence l’affolait.

On le laissait aller partout où il voulait. Aucune exaction n’était commise à l’hôpital militaire où l’on soignait, du reste, dans le moment, autant d’Allemands que de Français.

Depuis que les autorités civiles avaient été mises au secret, le professeur partageait son