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XXII


Non, ça n’était pas fini ! On le vit bien, les jours suivants. La destruction et l’assassinat méthodiques continuèrent. Comme il arriva pour Senlis et pour tant d’autres villes, une équipe d’incendiaires travailla avec le plus grand soin, brûlant ou épargnant certains immeubles suivant des ordres précis.

Depuis ce qu’il appelait « sa tentative d’assassinat », von Bohn ne quittait plus la kommandantur. Raucoux-Desmares avait fait vainement de nouvelles tentatives pour le joindre. Il n’avait réussi qu’à rencontrer le cousin Fritz, cet excellent Frédérick, « l’amant de la musique », comme on disait à Dresde, et il avait eu de la peine à le reconnaître dans une figure de poussah militaire redoutable, qui donnait des ordres sauvages à une demi-douzaine de cyclistes munis de tubes de métal contenant de l’acide picrique. L’effet de ces engins était foudroyant. En deux heures, une