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CONFITOU
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joue, il se cacha la tête dans ses bras repliés pour ne plus rien voir.

Louis cria d’une voix claire : « Vive la France ! » Et, aussitôt, il y eut la salve… et, aussitôt après la salve, un grand éclat de rire. Mme Lavallette était folle. Certes ! la pauvre femme n’avait pas attendu d’être folle pour rire : mais jamais elle n’avait autant ri que ce jour-là, même dans la fameuse soirée de Montmartre. On l’emmena. On emporta derrière elle le corps de son enfant.

Quand l’oncle Moritz passa devant le groupe de la famille Raucoux-Desmares que l’effroi et l’horreur immobilisaient dans son coin, le professeur dit à haute voix :

— Vous venez de commettre un crime !

— Ça n’est pas fini ! répliqua l’oncle Moritz sans tourner la tête, et il passa.

Confitou tremblait toujours comme une feuille. Sa mère le prit dans ses bras. Il se mit à pleurer en silence sur son épaule.

— Allons-nous-en, dit le père. Si von Bohn passait, en ce moment, je lui cracherais au visage… Alors, il n’a rien voulu entendre ?…

— Si ! fit Mme Raucoux-Desmares d’une voix sourde, et il m’a entendue !… Certainement,