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CONFITOU
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et ils durent reculer jusque dans un coin de la grande cour. Une section de fusiliers vint occuper le centre de cette cour. On leur fit charger leurs armes. Des ordres gutturaux étaient lancés de tous côtés par les officiers et les sous officiers. L’oncle Moritz réapparut. Il avait une figure terrible que Confitou ne reconnut pas. L’enfant se mit à trembler de tous ses membres.

— Allons-nous-en ! s’écria-t-il, allons-nous-en, maman, l’oncle Moritz me fait peur !

Raucoux-Desmares voulut se faire entendre. Il arrêta un officier qui passait :

— Je suis M. Raucoux-Desmares et je veux parler sur-le-champ à votre oberstleutnant.

L’officier lui répondit brutalement : « Taisez-vous !  » et il passa. Les soldats regardèrent le groupe d’une façon menaçante.

— Oui, tais-toi, supplia Freda, tu vas nous faire fusiller, nous aussi !…

Elle voulait s’en aller ; elle l’entraînait. Les soldats, sur l’ordre d’un sous-officier, les immobilisaient dans un coin. Et ils durent tout voir.

Du reste tout se passa rapidement.

L’oncle Moritz fit un signe et les deux soldats qui avaient emmené Mme Lavallette revinrent avec leur prisonnière. Ils la condui-