Page:Leroux - Confitou.djvu/241

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CONFITOU
231

passer près de la haie et entendre siffler quelque chose ; de là tout le malheur ! Enfin les Allemands criaient qu’on avait voulu assassiner leur chef ! De là, les ordres de massacre, de pillage et d’incendie. Louis, prisonnier à l’abbaye, allait être fusillé. Pour le moment, on l’interrogeait. On voulait connaître ses complices !… Voilà ce que Valentine venait seulement d’apprendre à l’hôpital militaire à l’instant, de la bouche d’une domestique qui avait assisté à tout et qui était accourue mourante d’épouvante.

Valentine avait jeté ces explications entre un râle et un sanglot. Maintenant elle claquait des dents en disant :

— Freda, sauve-le ! sauve-le !… Toi seule peux le sauver !… C’est un enfant ! Von Bohn t’écoutera, toi, dis-lui la vérité !… Dis-lui n’importe quoi !…

Ils étaient déjà dans le jardin. Ils partirent en courant à travers la campagne. Freda avait pris la main de Confitou. Ils ne se disaient rien. Seulement, à chaque fois qu’on entendait un coup de fusil, Valentine poussait un cri déchirant.

Arrivés à l’abbaye, ils eurent cette chance d’y trouver Moritz. Il était encore temps. On