Page:Leroux - Confitou.djvu/232

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

222
CONFITOU

aux autres, ils s’étaient affalés dans l’ombre, tout au fond, et ne donnaient plus signe de vie.

— Tu dois comprendre ce qu’ils disent ? demanda, dans un souffle, Adolphe à Confitou.

— Oui, ils disent qu’ils vont brûler la ville…

— Oh !…

Et derrière eux, il y eut des pleurs, d’affreux petits gémissements…

— Taisez-vous donc ! Vous voulez nous faire prendre !… dit Adolphe.

— Est-ce qu’ils viennent par ici ? demanda une toute petite voix expirante.

Comment que ça se fait que tu n’es pas avec eux ? demanda Adolphe.

Confitou fut un instant sans répondre. Peut-être faisait-il celui qui n’avait pas entendu. Adolphe reprit :

— Je t’ai bien vu tantôt sur la place des Marronniers !

— Je sais bien ! J’étais prisonnier ! lança Confitou, avec une conviction rageuse qui finissait par le convaincre lui-même.

— Toi ! prisonnier ? Tu étais avec ton oncle, je l’ai bien reconnu.

— Non ! ça n’était pas mon oncle !… Tu pourras le demander à Gustave si je n’étais pas prisonnier !…