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CONFITOU
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il roula dans les jambes d’une bande de gamins qui la remontaient en s’enfuyant. Adolphe Lançon en était. Il était tombé en même temps que Confitou. Il se releva en criant :

— Ils vont nous tuer ! Ils vont nous tuer !

— Qui ? demanda Confitou, en courant à son côté.

— Les Boches ! Ils tirent sur tout le monde dans la rue… Tiens ! les voilà !…

Aussitôt la bande d’enfants se jeta sur la gauche, dans un grand chantier de construction. Il y avait là, tout près d’eux, une petite cabane qui servait aux ouvriers à ranger leurs outils, quand ils avaient fini de gâcher leur mortier. Tout cela était à l’abandon depuis la guerre. Les enfants s’engouffrèrent dans la cabane, et refermèrent la porte.

— C’est vrai qu’ils tirent sur les enfants ? demanda Confitou.

— Tais-toi ! Les voilà !

— Ça n’est donc pas les Français qui sont revenus ?…

Personne ne lui répondit. On entendait les pas des soldats sur le pavé de la rue et leurs appels gutturaux.

Adolphe et Confitou avaient encore la force de regarder par la fente de la porte ; quant