Au coin du Champ de Mars, ils se heurtèrent à une ruée de soldats qui gesticulaient et criaient des menaces de mort : « Ça va être une bataille terrible ! » pensait Confitou ; et l’idée particulièrement insupportable, qu’une pareille bataille pourrait avoir lieu si près de lui sans qu’il vît autre chose que les murailles du cabinet de débarras où sa mère ne manquerait point de le faire enfermer par la Génie Boulard, lui donna la force d’arracher brusquement sa main de celle de l’ordonnance, et de s’enfuir comme s’il avait des bottes de sept lieues.
Confitou avait disparu derrière la haie du jeu de boules.
Le soldat courut le chercher en sacrant comme un damné, et ne le retrouva plus.
Confitou ne s’arrêta que dans le labyrinthe des petites ruelles qui entourent la vieille église. Il avait son plan. Il voulait monter dans la tour. « On est très bien dans une tour, pour voir la bataille ! » Et surtout il était heureux d’être tout seul au milieu de tout ça !… de n’avoir aucun mentor pour lui gâter sa joie avec ses observations et sa prudence…
Tout près de lui, dans la rue du Bac, du côté où elle descend vers le quai, des coups de feu furent tirés.