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CONFITOU

Alors chez Confitou commença une grande tristesse. Il répondit timidement :

Nous, nous avons notre 75 !…

Mais il en avait assez vu… Il les tira, de ses deux menottes, et l’on s’en fut vers la place des Marronniers. Au tournant de la rue de la Mairie, Confitou aperçut son papa qui sortait de chez le père Clamart. Il appela « Papa, papa ! » Raucoux-Desmares l’entendit et tourna la tête, mais Confitou fut bien étonné de voir aussitôt son papa reprendre rapidement son chemin sans plus s’occuper de lui.

— Ton père n’a pas une minute à perdre, dit l’oncle Moritz.

— Il gourt comme s’il avait fu le tiable ! fit remarquer le cousin Fritz.

Tout ceci n’était point fait pour diminuer la tristesse de Confitou. Sur la place des Marronniers, il aperçut les petits Lançon qui le regardaient venir entre les deux officiers boches et, tout à coup, il fut envahi par un sentiment de honte qui lui embrasa le visage :

— Je voudrais rentrer à la maison ! dit-il en s’arrêtant.

— Je t’ai, je te garde, fit l’oncle Moritz… C’est moi qui te ramènerai à la maison !