Page:Leroux - Confitou.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

200
CONFITOU

de suite se chargea de lui verser un verre de champagne qu’il lui tendit et contre lequel il choqua le sien. Il porta immédiatement un toast à la beauté et à l’amour, en général, puis plus particulièrement à la femme qui avait su, disait-il, « joindre à toutes les qualités de la maîtresse de maison allemande les grâces te la Française ! » Ce toast eut beaucoup de succès. On s’était encore levé. Après le choc des coupes et ce toast étincelant, on se rassit. Von Bohn avait tout à fait oublié Raucoux-Desmares à sa gauche pour ne s’occuper que de sa jolie voisine.

— Alors, faisait-il en montrant toutes ses dents. Alors, fous afez laissé le mal de dête tans la chambre !… Et pourquoi donc ne fouliez-vous pas nous foir !…

— Écoutez ! je vais vous l’avouer tout de suite, dit Freda de sa voix douce (toutes les conversations autour d’eux s’étaient tues),.. je ne voulais plus vous voir, et je ne voulais plus vous connaître parce qu’on m’avait assuré que partout où vous passiez vous commettiez les pires horreurs ! (cris, protestations)… vous brûliez les habitants des villages dans leurs maisons (explosion de gros rires)… Vous coupiez les poignets des petits enfants !… (Hurlements : kolossal ! kolossal ! )