Page:Leroux - Confitou.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CONFITOU
191

de Raucoux-Desmares où puisent si délibérément ces messieurs. Il reprend :

— Nous sommes de si anciens amis avec fotre charmante femme, herr professor !… Je l’ai connue, quand elle était une charmante, télizieuse bedide fille ! Elle était vive et télicate comme une fraie Barisienne. Ach ! nous en étions tous très amoureux ! (il se tourne vers le cousin Fritz) n’est-ce pas, en vérité, herr leutnant ?

(Herr leutnant fait « ia ! ia ! », en montrant son cœur)… mais foilà notre chance ! nous n’avions en Saxe qu’une Barisienne et c’est une illoustre Français qui nous l’a brise !

— C’est la gloire ! affirma herr doctor de la Bibliothèque. C’est la gloire qui nous l’a brise !…

— Oui, c’est la gloire ! je propose la santé du célèbre professor et ami Raucoux-Desmares !

Tout le monde se lève, tout le monde trinque, tout le monde boit, tout le monde se rasseoit. Et, comme entre vieux amis, on évoque des souvenirs ; mais, de toute évidence, ceux qui sont les plus chers à tous sont les souvenirs qui se rattachent à l’absente, à celle qui n’a pas voulu s’asseoir à cette table sous prétexte qu’elle a mal à la tête.