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CONFITOU

L’oncle Moritz tourna le coin de la rue du Bac et disparut avec son beau manteau bleu. Confitou secoua sa tête dorée :

— Sûr ! il ne prend pas assez de précautions ! Il se fera tuer !

Et cette perspective le remplit d’une grande mélancolie.

— Décidément, on a beau dire, c’est triste la guerre ! conclut-il.

Mais voilà que deux autos-mitrailleuses et une section de cyclistes débouchaient sur la place ! Confitou courut au-devant des nouveaux

arrivants en criant :

— Des mitrailleuses, chouette !

Hélas ! il tomba dans les jupes de la Génie Boulard qui était éclatante de fureur. Elle jeta sur Confitou son grappin solide.

— Vous n’allez pas nous recommencer le coup d’hier, peut-être !… Sans compter que voilà les Prussiens qui arrivent !… Allons ! ouste ! à la maison ! votre mère est déjà aux cent coups. Et puis, ça n’est pas honteux d’abandonner ses réfugiés comme ça, dès le premier jour ! Ils pleurent, ces enfants ! Grosse Saleté réclame son Confitou !…