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CONFITOU
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— Tu penses ? Après tout, c’est bien possible. C’est comme Joffre voudra !

— Qu’est-ce que tu dis ? fit l’oncle Moritz en riant de toutes ses dents qu’il avait fort belles.

— Je dis que Joffre… tu connais bien Joffre, notre général en chef ?… eh bien !… ça, c’est su !… je peux te le dire : il vous aura quand il voudra !… et où il voudra !… Tu ris !… Tu as tort de rire ! c’est lui qui l’a dit. Et moi je te dis de te méfier et de ne pas te faire tuer bêtement en avançant tout seul !… Où qui sont tes soldats ?…

— Je n’en ai plus ! annonça l’oncle Moritz en riant de plus en plus fort. Joffre les a tous tués ! Et qu’est-ce qu’elle dit, ta mère ?…

— Maman, tu verras… elle te dira comme moi ; prends garde ! ne te fais pas tuer !…

— À tantôt, Confitou ; j’irai embrasser ta maman !…

— Où que tu vas comme ça ?… — Je vais à la mairie. C’est toujours le père Clamart qui est maire ?

— Oui, c’est toujours lui… ça, je peux te le dire… et puis, tu le verras bien… à moins qu’il ne soit parti, mais je ne pense pas… papa lui a dit de rester…