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CONFITOU
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et sa barbe couleur de feu, à la moustache allongée comme deux flammes en faisaient une figure de guerre qui enthousiasmait Confitou, cependant qu’elle avait fait fuir Gustave et les autres gamins épouvantés. Et comme l’oncle Moritz paraissait tranquille !

Ça, c’était tout de même « raide ! », pensa Confitou, et il s’avança à son tour, sortant de l’ombre des Marronniers :

— Bonjour, oncle Moritz ! fit-il, en ôtant sa casquette.

— Tiens ! Confitou, dit l’oncle Moritz, en arrêtant son cheval. Vous n’êtes donc pas partis ? Où sont ton père et ta mère ?

— Papa est à l’hôpital militaire et maman est à la maison. Sûrement, elle va être contente de te revoir. Mais, dis donc, tu n’as pas peur de t’avancer comme ça tout seul à cheval dans la ville. Prends garde, tu sais, tu pourrais te faire tuer…

— Par qui ? demanda l’oncle Moritz, en souriant ; il n’y a plus personne !…

— T’y fie pas ! Nous ne reculerons pas toujours !… Et puis, les Français peuvent revenir. Ça n’est pas prudent ce que tu fais là !

— Ta maman va bien ?

— Oh ! très bien ! et papa aussi. Dans les