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CONFITOU

Quant aux grandes personnes qui étaient restées dans la ville, on ne les apercevait pas. Elles devaient être cependant quelque part derrière leurs volets.

Les gamins racontaient qu’à six heures du matin, deux automobiles chargées d’Allemands et de mitrailleuses étaient déjà passées. Elles allaient lentement et ne s’étaient pas arrêtées. Arrivées au pont, elles avaient continué leur chemin en tournant à gauche, et en descendant le long de la rivière qu’elles ne pouvaient pas passer.

— Ils ne sont pas malins, dit Confitou. Avec trois planches, on peut raccommoder le pont ; ça n’est pas difficile. Mais il ne faut pas leur dire !…

Tout à coup, Confitou avait vu Gustave pâlir et entendu les gamins pousser une sourde exclamation. Il avait tourné la tête, et il avait vu l’oncle Moritz. Il fit : « Ah ! » et resta la bouche ouverte. C’était moins de surprise que d’admiration.

Confitou n’avait encore jamais vu l’oncle Moritz en uniforme d’officier. Quel bel homme ! et comme il se tenait bien ! Une de ses mains gantées réunissait les rênes et l’autre était appuyée sur la hanche. Son casque à pointe