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XVI


Le lendemain matin, à huit heures, l’oncle Moritz fit son entrée solennelle dans la petite ville de Saint-Rémy-en-Valois. Il était monté sur un cheval superbe qui s’avançait au pas, en piaffant et en « encensant » de la tête. Il avait un grand manteau bleu qui lui tombait des épaules comme un manteau de roi (pensait Confitou).

Car Confitou avait encore trouvé le moyen d’échapper à la surveillance de sa mère et de la Génie Boulard pour voir entrer les Boches dans Saint-Rémy. C’était un spectacle pour lequel il eût donné toute sa garde de soldats de bois et pour lequel il n’avait pas hésité à fausser compagnie à ses petits réfugiés. Mais n’anticipons pas sur les événements. Il est bon que nous sachions que Confitou n’était pas content qu’on eût fait sauter le pont sans lui !

Quand tout le monde, la veille au soir, avait été couché, il s’était soudain rappelé que les