Page:Leroux - Confitou.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CONFITOU
165

Tous maintenant regardaient les messagers de mauvaises nouvelles qui paraissaient tout à faits ahuris…

— Bien ! fit l’un d’eux, avec hésitation… Bien sûr qu’on ne peut pas dire qu’on l’a lu pisque nous ne savons pas lire !…

— Ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah !…

— Mais c’était ce qu’on racontait autour de l’affiche !

— Ah ! ah ! ah ! tas de fourneaux ! s’écrièrent vingt voix… tas de fourneaux !… Regardez-moi ces deux têtes d’idiots… Chut ! silence ! écoutez le petit !…

— On ne pouvait pas raconter une chose pareille ! proclamait Confitou, parce qu’encore une fois ça n’est pas vrai. J’ai lu l’affiche, je lis les communiqués tous les jours, j’ai lu les journaux ce matin ! je sais lire, moi !…

— Eh bien ! qu’est-ce qu’il y avait sur les journaux ?…

— Je vais vous parler de la proclamation de la mairie. Le gouvernement n’est pas changé ; il est parti pour Bordeaux, ça n’est pas la même chose !… Il n’y a pas de révolution, c’est de la blague !

— Ah ! vous voyez bien, les fourneaux !…

— Et qu’est-ce qu’ils disent, les journaux,