trois énormes pains. Des soldats remontaient d’une cave avec des bouteilles de cidre. La bombance commença.
— Comment qu’ça se fait que vous n’êtes pas à la bataille ? demanda Confitou que ses quatre réfugiés ne quittaient point d’un pas.
— Nous sommes venus pour faire sauter le pont de Saint-Rémy. Tu vois bien, moutard, que nous sommes des soldats du génie.
— On va faire sauter not’pont, dit Confitou, enchanté, ce sera vraiment chouette ! Quand est-ce que vous le ferez sauter le pont ?…
— Ben, demain matin, sans doute… quand les troupes auront fini de passer…
— Alors, il va venir des troupes ?
— Oh ! toute la nuit ! Vous êtes de Saint-Rémy, vous autres ?
— Moi, je suis de Saint-Rémy, je suis le fils de M. Raucoux-Desmares. J’étais venu pour voir la bataille. Est-ce qu’elle est encore loin la bataille ?
— Mais elle est partout la bataille, répliqua le soldat. Tu y es dans la bataille…
— Non ! dit Confitou. Il ne faut pas se moquer de moi. Est-ce qu’on recule toujours ?…
— Tu parles ! fit le sergent, d’un air sombre.