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CONFITOU
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— Mais, comment, demande-t-il, en s’essuyant avec sa manche, car il n’a plus de mouchoir, comment vous trouvez-vous ici ? Les voyageurs ne vous ont donc pas gardés avec eux ?

— Mais si ! mais si ! et ils étaient même très gentils ; mais le train était si chargé, explique Clara (en faisant une grimace, car sa main commence à lui faire réellement mal depuis que Confitou a serré son bras si fort), le train était si chargé… que nous avons failli, parait-il, avoir un accident ; alors, à la station, tout près d’ici, à l’embranchement, qu’ils ont dit, les employés ont fait descendre beaucoup de monde et nous avons dû descendre nous aussi. Quand le train est reparti, le monde est remonté dans le train en marche, malgré les employés, et nous, nous sommes restés sur le quai… Alors, c’est le chef de gare qui nous a dit qu’il fallait suivre cette route-là, que nous arriverions à Saint-Rémy, qu’il a dit, et que le maire prendrait soin de nous…

— Alors ! mais alors ! s’écrie Confitou, soudain joyeux, vous êtes des réfugiés !…

— Mais oui, monsieur !…

— Vous êtes mes réfugiés !… Vous n’avez pas besoin d’aller trouver le père Clamart ! ça