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CONFITOU

à elle et celui des trois autres petits, Confitou comprit bien que ce n’était pas la même chose !…

Il vit, « comme s’il y était » (c’est lui qui disait : Ah ! ma pauvre enfant ! je vois ça comme si j’y étais), il vit la maman de Clara se précipitant à la gare avec son enfant et trouvant tous les convois bondés d’une foule qui s’entassait jusque sur les marchepieds, jusque sur les toits des wagons… pas une place ! et, derrière elle, la ville qui commence à brûler sous les obus allemands… et le dernier train… le dernier train… part !… alors elle jette son enfant dans les bras de ceux qui vont échapper au massacre… « Sauvez-la, sauvez-la, au moins elle !… » Et voilà comment la petite Clara avait été séparée de sa mère…

— Et les autres ? et les autres ? demanda Confitou, les larmes aux yeux… et en embrassant sa petite malade…

— Eh bien ! les autres aussi… Quand les mamans des autres qui ne pouvaient pas partir ont vu ce que maman faisait, toutes les mamans ont jeté leurs petits enfants dans le train…

— Oh ! mon Dieu ! Oh ! mon Dieu !… et Confitou chiale maintenant comme les autres.