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CONFITOU
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Je ne devrais jamais sortir sans mes pinces hémostatiques…

Tous les autres l’écoutaient maintenant et le regardaient, pleins de respect.

— Mais, à propos, qu’est-ce que vous faites là ?…

Ils se remirent à pleurer.

— Ah çà ! vous n’avez pas fini de chialer ! Qu’est-ce qui m’a donné des petits Français qui pleurent tout le temps !…

— Je ne suis pas Française, je suis Belge, dit la petite fille, et j’ai perdu maman !… et eux aussi ont perdu leur maman !…

— Comment, vous avez perdu votre maman ! Elle est morte ?…

— Non, monsieur… mais nous l’avons perdue comme ça… enfin, nous sommes séparés de nos mamans, et nous ne savons pas quand on les retrouvera…

— Et c’est pour ça que vous pleurez !… Regardez-moi ! je suis sorti aussi sans ma maman ; je suis perdu, comme vous, sur la route, mais je ne pleure pas !…

— Ça n’est pas la même chose, monsieur !…

Non, ça n’était pas la même chose… et quand la petite Clara, en mouillant son récit de grosses larmes, lui eut expliqué son malheur