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CONFITOU
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qui cherchait partout Confitou sans le trouver.

Confitou sortit de la ville.

Il lui parut d’abord que le bruit du canon s’éloignait. Il se mit à courir pour le rattraper.

Quand il eut rejoint la route qui montait vers le nord, il dut ralentir sa marche.

— Eh bien ! se dit-il en lui-même devant le spectacle de cette débandade, en voilà un caravansérail !

Des autos de forme hétéroclite, un tas de vieilles « casseroles » démodées qui faisaient un tapage d’enfer avec leurs moteurs et leurs trompes encombraient la route ; le tout était encore entremêlé de charrettes, de toutes sortes de véhicules paysans recouverts d’une bâche dans l’ombre de laquelle on apercevait çà et là des figures apeurées qui se redressaient pour écouter la voix lointaine de la bataille et puis se recouchaient, tandis qu’un vieillard, ou une femme, sur le siège, tapait à tour de bras sur une haridelle. Et, entre les roues, entre les jambes de chevaux, des bandes de gamins, silencieux, se tenant par la main. Dans les champs, les paysans s’appuyant sur des bâtons, passaient, tout empoussiérés d’or, car il faisait un temps radieux, et le soleil semblait vouloir tout fondre.