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CONFITOU

Français outragé ou de gamin qui en a assez d’être brimé par ses camarades ? Voilà la question ! Confitou eût été non seulement en peine de la résoudre, mais, bien entendu, de se la poser. Confitou, à l’heure précise où nous le suivons, est encore un mystère pour nous, et surtout pour lui-même.

Le voilà donc parti contre l’aîné des Lançon. Celui-ci le vit venir, et se mit à rire :

— Comme tu es rouge, Confitou ! Qu’est-ce qu’il t’arrive ?

— Tiens ! fit Confitou, tu ne me traites pas de Boche aujourd’hui ?

— Tu es bête ! On n’a plus le temps de se chamailler. Tout le monde s’en va, mais nous restons, nous, puisque les Clamart restent et que ton père reste… à ce qu’il paraît qu’il n’y a rien à craindre ?

— Il y a des gens qui ont peur de tout ! dit Confitou ; et, voyant que, décidément, il ne se battrait pas ce jour-là avec Adolphe, il haussa les épaules, et continua son chemin.

— Où vas-tu ?

— Si on te le demande, tu diras que tu n’en sais rien !

C’est exactement ce que répondit Adolphe, quelques minutes plus tard, à la Génie Boulard