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CONFITOU

sations inutiles, et un grand encombrement qu’augmentait de temps à autre un nouveau flot de fuyards venus de la campagne du nord et courant à celle du sud.

Il résultait aussi de tout cela que le café de la Terrasse était fermé. Le patron et la caissière à la chevelure acajou étaient partis. Il y avait des volets solides aux fenêtres et à la porte et, sur le banc de la terrasse déserte, un tout jeune garçon de café qui pleurait. C’était Gustave. Il aperçut Confitou et s’essuya les yeux du coin de son trop long tablier, qu’il ne pouvait se résoudre à quitter.

— Tout ça, c’est de la faute à tes sales Boches ! lui cria-t-il.

Confitou passa. Il aurait bien voulu flanquer une trempe à Gustave, mais ça n’est pas à huit ans que l’on peut espérer mettre « knock out », comme disent nos amis les Anglais, un garçon de café. Confitou était encore en ébullition quand il rencontra au coin du quai, sur le seuil de la maison qui faisait l’angle devant le pont, l’aîné des petits Lançon, Adolphe. Celui-ci n’avait que quelques centimètres de plus que lui : Confitou marcha résolument de son côté en fermant les poings.

Ce Lançon s’était toujours moqué de Confi-