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par celle des batailles. Et il renvoyait ces livres-là au « rayon des sabreurs » comme il disait. Mais Confitou savait les y retrouver, sans échelle.

Sitôt dehors, Confitou voulut se renseigner sur la bataille, et il se dirigea vers le café de la Terrasse où se tenait la foire aux nouvelles. Le désordre qui régnait dans les rues l’intéressa énormément. Il y avait, à la porte des maisons, des charrettes que l’on remplissait hâtivement de toutes sortes de meubles et d’ustensiles. Certaines familles ne pouvaient se résoudre à laisser une armoire à glace. Cependant tout le monde ne partait pas. De nombreux citoyens avaient décidé de rester, suivant l’exemple du maire qui avait dit :

— Pourvu qu’on leur parle poliment et qu’on leur donne ce qu’ils demandent, ils ne feront de mal à personne. Sans compter qu’en restant vous sauvez vos biens ! C’est M. Raucoux-Desmares qui l’a dit.

Ces dernières paroles avaient produit un gros effet. Quelques-uns renoncèrent à l’exode en réfléchissant que le professeur restait parmi eux, que sa renommée était universelle et que sa femme était Allemande.

Il résultait de tout cela beaucoup de conver-