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CONFITOU

Freda caressa les beaux cheveux de son fils, et, pensive, dit :

— Et toi, Confitou, j’espère bien que tu as beaucoup de peine quand les Français reculent ?

Confitou lança à sa mère le fameux regard de côté qui était généralement destiné à l’éclairer sur la nature plus ou moins inquiétante de la question posée et aussi sur le plus ou moins de danger qu’il y avait pour lui, Confitou, à y répondre.

T’en as bien ! finit-il par dire.

— Ce n’est pas ce que je te demande. Il ne s’agit pas de moi, mais de toi.

Confitou regarda encore cette figure fatiguée, aux traits si vite assombris, de celle qui était, il y a quelques semaines encore, une si jolie, une si radieuse maman…

— Oh ! moi, mama, tu sais, à mon âge, ça m’est égal… pourvu qu’on se batte !

Elle ne put s’empêcher de sourire. Il avait trouvé une réponse qui ne devait pas lui faire de chagrin. Elle embrassa l’enfant passionnément. Puis elle le quitta un instant, car, en bas, la Génie Boulard l’appelait.

— Madame ! madame ! tout le monde s’en va, mais moi j’ai dit que je restais, parce que