temps que les Français reculent ; ça n’est peut-être pas vrai, dis, mama ?…
— Mais oui, c’est vrai,… fais tes devoirs !
— Entends tu, au loin ; boum !… boum !… Dis donc, mama, si les Français reculent, ça doit faire bien de la peine à papa ?…
— Et à moi aussi, ça me fait de la peine ! Tout ce qui fait de la peine à ton père doit nous en faire, Confitou !
— Oui, mais, ce n’est pas la même chose !… je vois bien que papa n’aime plus les Allemands du tout, depuis la guerre, tandis que toi, tu les aimes toujours…
— Je t’assure que non, Confitou !… Ils sont devenus trop méchants !…
— Tous ?
— Non, pas tous, tous !…
— Est-ce que l’oncle Moritz est devenu méchant ? Est-ce que le cousin Fritz est devenu méchant ?…
— Non, pas ceux-là, bien sûr…
— Je m’y attendais, sans ça, ça aurait été une maladie ! Mais alors, tu es comme moi, il n’y a rien de changé !… les méchants, je ne les aime pas, mais les bons, je les aime bien !
Et Confitou se replongea dans ses journaux.