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CONFITOU

comme disait Gustave, un vrai « 75 » qui tonne, qui fume et qui crache !

Enfin Confitou eût donné bien des choses pour assister à une bataille.

Il commençait à en avoir assez de ses soldats en bois et en plomb depuis qu’il en rencontrait tant dans les rues, en chair et en os, qu’il ne se lassait pas de regarder.

De vrais canons ! Une vraie bataille !… On disait que c’était encore très loin, mais Confitou ne se rendait pas compte… il pensait que s’il sortait de la ville et que s’il marchait quelque temps dans les champs, en remontant le long de la rivière, il tomberait en pleine bataille derrière les canons, et qu’il pourrait tout voir « sans gêner les artilleurs ».

Mais avant de sortir de la ville, il fallait sortir de la maison et, avant tout, de la bibliothèque où il était enfermé. C’est ce à quoi songeait Confitou, quand sa mère survint sur ces entrefaites, et le trouva en train de lire les journaux. Elle essaya de le gronder, mais il ne lui en laissa pas le temps.

— Je suis comme toi, dit-il, je ne peux plus rien faire de bon depuis la guerre, je peux seulement lire les journaux. Ils disent tout le