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XIII


Pendant ce temps, Confitou ne s’ennuyait pas. D’abord le bruit du canon l’avait mis dans un état d’exaltation intime que nul ne soupçonnait. Ce matin-là, sa mère, instruite par les événements des jours précédents, avait bien recommandé à la Génie Boulard de veiller sur lui et, du reste, elle avait installé elle-même Confitou dans la bibliothèque, en face de ses devoirs. Mais Confitou ne pensait qu’au canon.

Si le bruit semblait se rapprocher, il était enchanté ; s’il s’éloignait, il devenait maussade. Disons tout de suite qu’il eût été tout à fait injuste de tirer de cette alternance d’humeur chez Confitou une conclusion quelconque sur les sentiments qu’il nourrissait à l’égard des combattants. Confitou ne disait pas : « si le canon s’éloigne, c’est la victoire des Français ; s’il se rapproche, c’est leur défaite ». Non, Confitou désirait voir un canon en action, voilà tout, un vrai canon « qui parte », « un 75 »,