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CONFITOU

occupé ; cependant Raucoux-Desmares avait gardé le souvenir d’un garçon plutôt robuste, très fort même pour son âge. Et il voyait devant lui un long adolescent qui lui donnait plutôt une impression de fragilité.

— Comme il a grandi ! fit-il en l’examinant attentivement.

— Oh ! depuis un an, c’est incroyable, dit la mère…

— Alors, c’est toi qui veux partir pour la guerre ! Tu veux donc faire un tambour-major ?… Voyons !… enlève ta tunique, ta chemise, je vais t’ausculter…

Il se pencha sur lui, étudia ce jeune corps avec minutie.

— C’est bien ! dit-il, en se redressant, tu peux te rhabiller. Oh ! il n’y a rien de grave… Seulement, ce garçon-là a grandi beaucoup trop vite. Il n’y a pas un conseil de révision, pas un conseil de santé qui consentirait à en faire maintenant un soldat. Avant de prendre un fusil, mon garçon, il va falloir prendre du jus de viande et des drogues !

La mère, qui n’était pas une Cornélie, poussa un sanglot de joie, et prit son Louis dans ses bras :

— Ah ! tu vois, mon chéri, tu vois !… Tu