Page:Leroux - Confitou.djvu/136

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

126
CONFITOU

Mais c’est ma sacrée femme qui ne veut rien entendre ! Elle pleure ! Elle gémit !… Elle me maudit !… elle me griffe !…

— Vous la connaissez !… Elle devrait être déjà partie !…

— Ah ! vous croyez ça, vous ! Elle ne me quittera pas d’une semelle ! Elle me griffe, mais c’est une femme qui m’aime, on n’a pas idée de ça ?… Depuis douze ans que nous sommes mariés, elle ne m’a jamais laissé seul plus de dix minutes !… Enfin, je ne veux pas vous ennuyer plus longtemps avec cette histoire-là… vous avez autre chose à faire… et puis, c’est entendu, je reste… Mais ce que je vais entendre !…

Et il reprit le chemin de la mairie, désolé et courageux…

Au père Clamart, succéda Valentine. La jeune femme apparut à Raucoux-Desmares avec une figure si tragique qu’il eut de la peine à la reconnaître.

— Qu’avez-vous ? Pourquoi cette figure de cire ? Que vous arrive-t-il, Valentine ?…

Elle s’était assise sur un geste du professeur… Elle paraissait respirer avec peine…

— C’est l’approche de l’ennemi qui vous met dans cet état ?