Page:Leroux - Confitou.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

122
CONFITOU

— Moi, je dis tout ce que tu veux !

— Vois-tu ? Vois-tu ? tu as tort de les défendre !…

— Je ne les défendrai plus !…

— Tu as tort de les séparer en deux partis : celui de la guerre et l’autre !… Ils sont tous du premier… Ils l’ont tous voulue ! Ils veulent manger le monde ! tous !

— Oui, oui, mon chéri !…

— Tu as tort d’apprendre à Confitou qu’il y a d’un côté le kaiser et le kronprinz et de l’autre des gens estimables !… Tu as tort d’empêcher mon fils de détester tous les Allemands ! Je veux que mon fils déteste tous les Allemands. Freda, comprends-tu bien cela ?…

Elle mit ses mains sur ses yeux pour cacher sa douleur. Mais il écarta ses mains :

— Tu es une honnête femme et une honnête mère. Tu es vraiment digne d’être Française, Freda ! Tu n’as plus rien à faire avec ces gens-là.

— Rien ! dit-elle en pleurant.

Ils prêtèrent soudain l’oreille à un bruit sourd qui venait du dehors.

Elle ouvrit précipitamment la fenêtre. Un instant, ils écoutèrent…