Page:Leroux - Confitou.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CONFITOU
119

— Tu comprends… tu comprends pourquoi je t’ai demandé ça !… Je n’ai jamais douté de toi !… mais tu aurais pu être leur victime comme moi !… On aurait pu t’influencer sans que tu te rendes bien compte…

— Oui, oui, acquiesça-t-elle, sans fierté, mais infiniment heureuse de le voir se détendre, s’abandonner un peu, revenir à elle, enfin ! Oui ! oh ! je sais que dans ce genre-là, ils sont capables de tout !

— Et ils n’ont jamais essayé ?…

— Avec moi, jamais !… Il n’a jamais été question de rien, jamais !…

— Lors du congrès international, ton père, tes amis ne te poussaient pas, très amicalement, à exciter mon zèle ?…

— Non ! non ! Ils m’écrivaient pour se réjouir de nous retrouver à certaines fêtes, voilà tout !… je te le jure !…

— Réfléchis bien ! Réfléchis bien ! rappelle-toi… fais comme moi ; cherche ?… Nous nous sommes si peu méfiés !…

— Écoute ! fit-elle tout à coup, tu es si bon, et si honnête, et si brave que je veux que tu saches tout. Oui, tu as raison de te méfier. Je me suis bien méfiée moi-même, et je vais te dire où et comment !