Page:Leroux - Confitou.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XI


Il la trouva étendue sur son lit, la tête dans les mains, secouée de gémissements et de hoquets douloureux. Sans le regarder, elle lui lançait des paroles entrecoupées, des appels déchirants :

— Toi ! Toi ! que j’ai connu si intelligent et si bon !… c’est toi qui fais ça !… c’est toi qui te mets avec elle contre moi !… contre moi !… après tout ce que je t’ai dit !… tout ce que tu sais de moi !… moi qui ai été toujours avec toi, tu t’es mis lâchement, oui lâchement,… et bêtement, car toutes ces histoires sont bêtes !… contre moi !… contre moi !… Ah ! pourquoi ne suis-je point partie ?… Tu dis que tu m’aimes et tu me traites devant Valentine, comme une ennemie… comme une ennemie de ton foyer… de ton pays !…

— Je ne pouvais pourtant pas me mettre avec toi, à défendre les Allemands ! fit le professeur sur un ton d’une telle amertume que