Page:Leroux - Confitou.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

112
CONFITOU

arrivée à son extrême limite… tu crois à des histoires de caporaux !…

— Ce qui n’est pas une histoire de caporal, fit entendre la voix glacée de Raucoux-Desmares, c’est la mise à mort du bourgmestre, de son fils, d’un grand nombre de citoyens notables, la remise des femmes à une soldatesque affolée de luxure…

— Mais tu n’en sais rien ! mais tu n’en sais rien !… mais ce n’est pas vrai !…

— Et pour les incendies ! jeta Valentine, ils ont des équipes de criminels de droit commun !… ça, on le sait !…

— Qui te l’a dit ? L’as-tu vu ?

— Et les petites filles aux mains coupées ?… continua Valentine qui était comme ivre des coups qu’elle portait…

— J’en ai assez entendu ! s’écria Freda. Je vous laisse tous les deux…

— Freda ! s’écria Valentine…

— Non ! laisse-moi tranquille. Je ne peux plus t’entendre ! je ne peux plus te voir !… Vous êtes là tous les deux contre moi !… je ne suis pas de force ! je ne suis pas de force !… je vous cède le terrain !… Mangez-en ! Mangez-en !… tout à votre aise !… Ah ! ce que je regrette de ne pas être partie !…