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CONFITOU
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sable de tes paroles !… Tu m’as raconté des histoires de caporaux !… oui des histoires de caporaux !…

— Savez-vous ce qu’elle appelle une histoire de caporal ? repartit Valentine, lancée de plus belle, c’est une histoire de femme que l’on peut sortir au dessert, car c’est au dessert justement qu’elle s’est passée… à Aerschoot. Le chef d’État-major allemand s’était installé chez le bourgmestre. Au dessert, le fils du bourgmestre, un adolescent, rentra en coup de vent et abattit le chef d’état-major à coup de revolver… ce sont les Allemands qui racontent cela, mais ce qu’ils ne disent pas et ce que les Belges rapportent, c’est que cet adolescent ne tua le chef d’état-major que pour défendre l’honneur de sa sœur ! Et voilà ce qui s’était passé. À la fin du dîner, l’officier allemand, échauffé par le vin, avait informé le bourgmestre qu’il comptait passer la nuit avec sa fille qui était jeune et jolie ! Tout simplement ! C’est là-dessus que le frère s’était esquivé silencieusement et était revenu, un instant après, pour mettre un terme à la carrière galante du général avec son browning !

— Et tu crois cela, toi ? Eh bien ! je le répète, s’écria Freda dont l’exaltation semblait être