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CONFITOU
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— Que voulez-vous ? avait dit Valentine. Vous auriez tort de lui en vouloir : « ça prouve son innocence ! »

Cette excellente petite Mme Lavallette ! Quelle bonne et franche amie ! Elle était très coquette, mais, comme elle disait : « pas flirteuse pour deux sous ». Seulement elle soignait ses trente-six ans, et dépensait beaucoup d’argent en poudre de riz.

Quand la guerre avait été déclarée, Mme Lavallette avait été très effrayée, mais s’était fait faire tout de suite le plus charmant costume du monde, tout blanc, avec une belle croix rouge dessus. Elle s’était quasi installée à l’institut transformé en hôpital militaire. Elle ne savait même pas épingler un bandage. Cependant le professeur la laissait porter ses tisanes, et, quand des infirmières d’importance comme Mme Clamart faisaient entendre à Raucoux-Desmares que la petite Mme Lavallette n’était bonne à rien…

Si ! répondait-il : à leur sourire !

En arrivant sur le palier, il entendit nettement la voix d’oiseau de Valentine qui disait :

— Eh bien ! non, décidément, c’est Mme Clamart qui a raison ! Il vaut mieux ne se revoir qu’après la guerre !