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CONFITOU

n’y avait point de soleil, elle s’amusait de la pluie. Elle était faite comme cela ; « ce n’était pas de sa faute », disait-elle. On lui reprochait de ne point prendre « la vie au sérieux » ; cette expression la faisait délirer de joie.

Cette heureuse nature avait plu infiniment à ce grand amant de la vie qu’était Raucoux-Desmares, dès qu’il avait eu l’occasion d’en apprécier la spontanéité et qu’il eut pris la peine d’en observer toute la grâce. Il n’eut point le temps d’en tomber amoureux, car, à ce moment, se plaçait le voyage de Kœnigsberg et le coup de foudre de Freda.

Mais il voulut, à son retour à Saint-Rémy, que Valentine fût l’amie de sa femme. Comme Freda, elle aussi, était gaie naturellement, elles firent bon ménage, et il y eut des heures d’amitié franche et charmante, surtout après le veuvage de Valentine.

De temps en temps, le professeur emmenait sa femme à Paris. Une fois, il invita Valentine à venir avec eux. Ce fut une expédition de jeunes fous. Il les conduisit dans des thés dansants, pilla avec elles les grands magasins, les emmena au music-hall ; enfin l’on soupa à Montmartre. Ce fut là que se passa un petit incident qui peina singulièrement le profes-