Page:Leroux - Confitou.djvu/108

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

98
CONFITOU

Jusqu’à quel point Raucoux-Desmares n’avait-il fait, depuis son mariage, que ce qu’il avait voulu ? Jusqu’à quel point n’avait-il pas obéi, sans le savoir, à la suggestion des autres ? et aussi à celle de sa femme ? Jusqu’à quel point Freda avait-elle servi les desseins de l’ennemi en encourageant Raucoux-Desmares dans sa campagne pacifique ? car elle l’avait encouragé ! Il avait trouvé cela tout naturel et cela aurait pu, en effet, être tout naturel et il espérait bien que cela avait été, en effet, tout naturel de la part de Freda… mais Freda avait dû être certainement poussée à le faire dans le sens convenable à certains desseins redoutables, sans qu’elle s’en fût même douté !

L’idée de cela suffisait bien à son malheur !

Et ce malheur-là, il voulait le mesurer tout de suite. Il voulait être fixé sur l’importance du jeu qu’on lui avait fait jouer si cruellement et d’une façon si fourbe, par le truchement aimable et bénévole de sa femme…

Bénévole !… Bénévole !… Sa femme n’était tout de même pas une sotte !…

Quand il arriva à sa porte, la sueur coulait sur ses tempes, et la vision du revolver de Méringot le hantait.